Portrait de Provence - Yohana Doudoux
Portrait de Provence
L’artisane Silencieuse
« J’ai toujours aimé travailler avec mes mains, et je pouvais lire avant même de marcher. A l’âge de treize ans, je savais déjà que je voulais travailler dans la restauration de livres anciens. Mais le fait d’atterrir à Avignon était une pure coïncidence… »
Yohana Doudoux est une jeune femme réservée à l’apparence modeste qui raconte son parcours d’une voix douce. Originaire de l’Ariège (où il y a toujours du brouillard et des nuages), elle étudia l’art à Toulouse et puis la reliure à Paris. Ensuite, elle travailla pendant 3 ans dans un atelier Londonien et suivit encore tout un tas de cursus divers et spécialisés.
Mais, quand une amie d’Avignon pris une année de césure, elle la remplaça avec plaisir. « Je travaillais d’abord à mon propre compte et le ressentis comme une vraie libération car j’était prête à laisser cours à mon style, ma signature.
Dans la vie de tous les jours, je suis du genre agitée, mais une fois penchée sur mes livres, tout est plus calme. La reliure a l’air simple comme ça, mais j’ai compté, et il y a au moins 60 étapes en tout.
Et cela demande un peu d’organisation, car tandis qu’un livre sèche, il faut déjà se mettre au deuxième. » En plus de la reliure, Yohana crée ses propres carnets à partir de couvertures faites main, ce qui fait que chaque carnet relié est un peu différent.
« Après la grisaille des ciels Anglais, le bleu du ciel de Provence était un changement bienvenu et dur à résister. Avignon est une ville à taille humaine dotée d’une belle collection d’artisans et de créateurs allant d’ébénistes aux joailliers.
Un petit monde de passionnés travaillant avec leurs mains et qui sont placés à un haut niveau dans leur catégorie d’artisanat. Vu que l’on forme un groupe assez proche, on a décidé de s’appeler « Les Fabricateurs ».
Je fus un peu choquée au début par la mentalité provençale : les locaux sont plutôt francs dans leur manière de parler et cela prend un temps d’adaptation. Qu’ils soient contents ou mécontents, ils s’expriment toujours d’une voix élevée et je n’étais pas habituée à cela dans le sud-ouest. »