Portrait de Provence - Rahim Najfar

Portrait de Provence

Les couleurs de la liberté

Le travail de Rahim Najfar regorge de couleurs gaies et de dynamiques juvéniles. Il aura pourtant bientôt 73 ans, mais il peint toujours cinq heures par jour.

Lorsque le régime de Khomeiny a entrepris d’écraser sa patrie, il s’est senti bridé dans sa liberté en tant qu’artiste. Pendant ses études à Aix-en-Provence, il avait goûté au style de vie « à la française », mais il lui faudra du sang et des larmes pour enfin s’échapper d’Iran avec sa famille.

« Quand nous sommes arrivés ici, nous étions pauvres, mais libres, se souvient-il. Mon médecin m’a demandé comment je pensais maintenant survivre. Il était président du cercle artistique de La Tour d’Aigues et m’a confié ma première exposition au Château. Au vernissage, de très nombreuses personnalités sont venues et, à la fin de la soirée, dix galeries m’avaient fait des propositions !

J’ai pu emprunter une Citroën 2CV à un ami, avec laquelle j’ai traversé tout le Luberon. Nous ressemblions à des gitans : à Lourmarin, je dormais dans un camping. Au cours de ce voyage, j’ai découvert le village de Bonnieux où j’ai dessiné de nombreuses gouaches qui ont été sélectionnées pour l’affiche d’une exposition à la fin de laquelle je ne vendis pas moins de 23 toiles. Je pu enfin donner à ma famille ce à quoi elle avait droit. »

Peu de temps après, le couple achète une maison délabrée en face du restaurant Le Fournil qui vient de faire ses premiers pas. Ils vivent toujours là, et Rahim continue de peindre avec minutie.

« Je suis resté en Provence parce que la lumière y est unique. Ce n’est pas pour rien que Van Gogh m’a précédé en ces lieux. La nature n’est jamais aussi belle qu’après le passage du Mistral. C’est à ce moment-là que toute la poussière est chassée : les paysages sont de nouveau frais et vous vous découvrez à nouveau l’envie de vivre, de peindre. J’ai idolâtré la nature, j’y ai même passé des jours et des jours – parfois dans ma vieille Ford avec sa grande fenêtre. Je m’assois alors à l’arrière et je peins, le son de la musique au maximum et un thermos de café à portée de main. »

Ce qui en résulte ? Des toiles passionnantes avec des couleurs fraîches.

« La vie n’est pas toujours rose, pourquoi devrais-je y ajouter une dose de misère ? C’est tellement plus stimulant de peindre la joie de vivre et d’apprécier la liberté que nous avons trouvée ici. »

 

Besoin d’aide dans votre projet immobilier ?

Contactez-nous Retour en haut