Portrait de Provence - Paddy Mckillen

Hospitalité Irlandaise

« Ma mère était une artiste, ma sœur écrit et moi j’étais un soudeur qui aimait le travail de Calder. Je détestais les œuvres dans le musée dotées des panneaux « ne pas toucher » ou « ne pas prendre en photo » car pour moi, l’art doit toucher le plus de gens possibles. » Paddy Mckillen est un phénomène et est l’homme derrière le domaine viticole Château La Coste au Puy-Sainte-Réparade où l’architecture et l’art contemporain sont au premier plan.

Le soudeur qui monta rapidement les échelons et qui devint un constructeur d’hôtels de luxe est resté un homme modeste qui refuse de poser pour des photos. Il découvrit la Provence en tant que jeune homme en vacances avec ses amis, et ce n’est que lorsque sa sœur Mara atterrit à Aix-en-Provence qu’il appris à connaitre la région. « Le quartier Mazarin à Aix est tout bonnement magnifique. J’ai grandi dans une ferme en Irlande, je restaurais une vieille bastide et y ressentis de nouveau l’attrait que j’avais pour la vie en plein air.

Petit à petit, je fus possédé par l’envie romantique de faire mon propre vin, qui est pour moi l’agriculture la plus noble – mais uniquement de manière biologique et biodynamique. Lorsque j’achetais le domaine, la première chose que je vis fût un camion qui venait livrer des engrais chimiques, que je renvoyais aussitôt. » Mckillen devint collectionneur très rapidement et ouvrit la galerie Kerlin à Dublin à l’âge de 29 ans, où il donnait la chance à de jeunes artistes. Et quand il acheta le domaine viticole, il demanda à l’architecte Jean Nouvel de donner une touche personnelle au processus de production.

Plus tard, il invita Tadao Ando à installer un centre d’art et Frank Gehry y construisit la chapelle de musique – patrimoine mondial sans label. « Il faut donner de la liberté aux artistes et pas des livres bourrés de règles à suivre. Ai Weiwei construisit une route pavée, d’autres, un tunnel ou un pont, comme des œuvres qui touchent aussi les enfants. Ici, il manque un pont : tout le monde est toujours le bienvenu. Je me sens chez moi, même si je n’y suis pas souvent. L’histoire de Cézanne, la variété de produits frais et la lumière m’ont marqués à jamais. Ainsi que la possibilité de donner sa chance à l’hospitalité. »