Portrait de Provence - Olivier Roche
Portrait de Provence
Un homme en mission
« Le vrai luxe est celui de vivre au plat pays, et d’y respirer l’air frais, d’y prendre le temps et d’y vivre en toute liberté entouré d’un paysage magnifique. C’est pour cela qu’après dix ans à Paris je décidais de retourner dans le Luberon. »
Olivier Roche est un scénariste, voyageur itinérant et collectionneur de tout ce qui est en rapport avec les bandes-dessinées et les vieux films. C’est au milieu d’un bordel improbable qu’il tient une petite boutique à Bonnieux où les amateurs de cinéma se rassemblent. En plus de sa boutique, il est aussi écrivain et poète, un rêveur – avec une préférence pour les films en noir et blanc et le Tour de France à ses débuts.
« J’ai toujours écrit et dessiné. J’ai grandi dans la nature sauvage de Sivergues, où j’ai passé une enfance merveilleuse : nous n’avions ni télé ni téléphone et ne ressentions pas le besoin d’en avoir non plus car nous interprétions nos propres représentations théâtrales dans la grange ou construisions nos cabanes. Ma mère était peintre, mon père enseignait les langues classiques et construisait deux des six maisons du village. C’est pour cela que nous ne faisions pas la différence entre le travail manuel et le travail intellectuel. »
Après ses études aux Beaux Arts d’Avignon, il déménagea à Paris où il travailla comme scénariste pour le cinéma et la télévision et entra ainsi dans la scène artistique. « La vie Parisienne semble glorieuse mais ne l’est pas de par sa longévité. L’art y tourne autour de la rentabilité, ce qui veut dire que l’on finit par se perdre soi-même afin de survivre. Il y a maintenant vingt ans, je retournais dans le Luberon : et avec l’arrivée d’internet je pouvais y écrire paisiblement et tout finir en un claquement de doigt. »
Tout en exerçant ses diverses activités, Olivier Roche écrivit un thriller : « La Course », basé sur le tout premier Tour de France en 1903, gagné par Antoine Blondin. Il fonda également Cinémanouche, une sorte de cinéma mobile qui passait de villages en villages.
« Avant qu’il y eu de vrais cinémas, les manouches et les gitans faisaient la même chose : ils achetaient les bobines de films et passaient de villages en villages pour faire des démonstrations. Quand les Allemands firent brûler Métropolis ainsi que d’autres chefs d’œuvres, les gitans ont en quelque sorte sauvé le patrimoine cinématographique. C’est donc une tradition que j’espère continuer d’honorer. »