Portrait de Provence - Denis Brihat

Portrait de Provence

Le roi des récompenses

« Je suis né à Paris, dans le seizième arrondissement, mais c’était une erreur du destin, parce que je suis une personne proche de la nature qui ne se sent pas plus heureuse que dans son propre jardin. »

Denis Brihat aura bientôt 90 ans et ce jardin est à Bonnieux, non loin de l’endroit où il a débarqué il y a près soixante ans.

« J’ai tout de suite aimé la région que j’avais traversée sur ma Lambretta, sur l’ordre de la maison d’édition Arthaud. J’y avais quelques amis, car le paysage humain – avec ses types exceptionnels – me convenait bien. Mais ce que j’y ai trouvé par-dessus tout, c’est la liberté. J’ai laissé derrière moi une vie endettée, avec des problèmes familiaux, et j’étais déterminé à tracer ma propre route. C’est sur le plateau des Claparèdes que j’ai vraiment commencé à vivre, en toute simplicité. J’ai moi-même construit ma chambre noire avec des pierres sèches et je récupérais l’eau dont j’avais besoin pour rincer mes photos avec un seau directement depuis le sol. »

Un an plus tôt, Brihat avait traversé l’Inde tout en photographiant des portraits qui lui ont ouvert le monde. Mais, après avoir visité une exposition du travail d’Edward Weston, il s’est rendu compte que son chemin était ailleurs. Il jeta alors son dévolu sur les pissenlits, les coquelicots et les oignons et en a fait de magnifiques portraits intimes, avec des couleurs qu’il manipule chimiquement lui-même. Imprimés, ils restent stables pendant plus d’un siècle !

« Un photographe est un révélateur, quelqu’un qui regarde les choses avec une attention plus qu’ordinaire. Dans leur hâte, les gens piétinent négligemment les pissenlits. Tandis que moi, je leur apprends – par mes œuvres – à ouvrir les yeux sur l’importance de l’infimement petit. Je pense que, lorsqu’on voit mes photos, on apprécie enfin les coquelicots et les oignons à leur juste valeur. Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais ce n’est pas rien…

Bien sûr, la Provence a changé, il y a maintenant plus de 100 villas sur les Claparèdes, mais elle est restée ma maison et j’ai pris racine là-bas. En ce qui concerne la lumière si souvent vantée de la Provence – c’est merveilleux mais en même temps un cauchemar pour un photographe. Il faut beaucoup de compétences et d’expérience pour la maîtriser et réussir à la transférer sur le papier. »

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