Portrait de Provence - Bernard Guillon

Bazar chic

Bernard Guillon est un esthète et vit dans un ancien relais de poste du XVII^e siècle à Ménerbes. Là où se trouvaient les écuries, il a su créer un espace unique : La Vie est Belle – Bazar chic. Il y vit parmi les poissons en carton, les bustes de plâtre fatigués, les kimonos japonais et les antiquités extravagantes.

« Je fais ici, ce que j’ai toujours fait : mettre les produits en scène. C’était déjà mon quotidien en tant que directeur artistique et créatif pour la publicité dans le secteur du luxe et de la beauté. Et c’est ce que je fais maintenant, avec des objets qui me plaisent et que j’arrive à acheter à bon prix à de jeunes créateurs. Pour faire ma sélection, je suis toujours le même système : je n’achète que si c’est à mon goût et j’apprécie l’originalité avant tout !

Seules les choses que j’aime vraiment trouvent leur place dans mon magasin. Commercialement parlant, ce n’est pas l’approche idéale mais c’est pour cela que j’ai ma boutique d’antiquités, avec un large choix de designers français contemporains : des bougies d’Uzès, de la porcelaine de Bourgogne, des bouteilles de lumière au gaz butane de Dordogne.

Je suis graphiste et j’ai travaillé à Paris pendant 30 ans. Ce travail était très intéressant mais en même temps très stressant. Pendant le week-end, je m’enfuyais dans un ancien moulin à eau du Perche. C’est une belle région en Normandie, avec beaucoup de pluie. Cette pluie, je ne m’y suis jamais vraiment habitué parce que je viens de Marseille, et le soleil me manque vite.

En 2005, j’ai déménagé dans une maison à Roussillon où je passais le temps, du vendredi au dimanche. En conséquence, les quatre jours restants à Paris étaient toujours frénétiques, tiraillés entre les rendez-vous en entreprise et les trajets en TGV.  Après 7 ans de ce rythme meurtrier je suis parti à la recherche d’une maison avec du caractère : un nouveau défi !

J’ai choisi le Luberon car la région est plus belle que les Alpilles et plus abordable que la côte. C’est calme, mais jamais trop. Ménerbes peut sembler un trou perdu vu de l’extérieur mais des gens intéressants y vivent, on y parle beaucoup l’anglais et de nombreuses nationalités s’entrecroisent. Et s’il fait trop froid et désert en hiver, je chercherai ailleurs le soleil… »