Michel Brette - Un distillateur passionné

Portrait de Provence

L’annonce sur la route entre Bonnieux en Lourmarin est irrésistible : “apportez vos fleurs … repartez avec vos huiles essentielles”. Michel Brette, l’homme derrière cette idée romantique, est un solitaire qui aime rencontrer des gens.

“Pendant 50 ans j’habitais à Paris et j’y travaillais comme ingénieur en informatique. Je gagnais bien ma vie, mais c’était  stérile comme la comptabilité : je n’avais aucune histoire  intéressante à raconter, comme mes amis qui pratiquaient une vraie passion. A 27 ans, j’ai découvert pendant les vacances l’Auberge des Seguins à Buoux. L’auberge affichait complet, mais comme je voyageais avec un bébé de cinq mois, le patron légendaire Pierre Pessemesse m’a prêté son lit tandis qu’il partait dormir dans la montagne.

J’étais loin d’être rassuré, je m’imaginais qu’on allait me retrouver le lendemain avec la gorge tranchée, mais finalement je me réveillais au paradis. Pendant plusieurs décennies, je me réservais une semaine de vacances en Provence, parce que la région possédait, à mon avis, une mentalité à mi-chemin entre Paris et l’Algérie où j’avais vécu pendant cinq ans et où j’avais découvert le soleil.

Pour le Provençal, le travail n’est pas sacré du tout, il préfère les rencontres, il est plus humain. Les étrangers font de la décoration paysagère tandis que les Provençaux cultivent la terre. Ils préfèrent aller à la chasse, jouer à la pétanque, parler pendant des heures et chercher les truffes en laissant leur chien faire le boulot”.

Après quinze ans de recherche, Michel a trouvé une maison à son goût et s’est mis à la distillation des fleurs et des plantes – pour faire plaisir à son amie -. “J’ai démarré avec un mini-alambic contenant  2 litres de fleurs et de suite j’ai été accroché”.

L’amie partie, Michel a continué à travailler autour de sa nouvelle passion et s’est acheté deux cuves de 150 et 600 litres. Comme il se doit, il y a mis de l’eau, des fleurs ou des plantes. Quand l’eau bout, la vapeur d’eau traverse les fleurs et transforme l’huile des fleurs en vapeur d’huile. La vapeur d’eau et la vapeur d’huile suivent alors un serpentin plongé dans une cuve de 300 litres pleine d’eau froide.

En contact avec le froid, la vapeur d’eau devient de l’eau florale et la vapeur d’huile devient de l’huile essentielle. A la fin du processus, l’eau et l’huile se retrouvent dans un vase florentin, l’huile en haut et l’eau en bas.

“Les voisins tout autour m’apportent romarin, thym, lavandin ou fleurs de carottes fraîchement cueillies. Ou ils partent dans la montagne à la recherche d’immortels. Après la distillation ils repartent tous fiers avec leurs petites bouteilles décorées d’une étiquette avec leur nom.

Le commerce en soi m’intéresse peu, je suis un trop mauvais manager pour cela, mais la distillation est une joie difficile à expliquer”.

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