Légendes de Provence

Découvrez 3 légendes de notre région !

Des anges et des cigales, une reine arlésienne capricieuse et des dragons cachés dans le Rhône…

Le chant des cigales

Dans quelques mois, elles seront de retour ! Du Luberon à la Côte d’Azur, des Alpilles au pays d’Uzès, les cigales font la joie des provençaux mais peuvent parfois agacer certains touristes ! Par contre, elles ne laissent personne indifférent.

Cela dit, savez-vous pourquoi les cigales ont choisi la Provence pour s’installer ?

Voici une légende provençale qui pourrait expliquer ce choix !

Il était une fois un temps béni où les anges venaient passer du temps en Provence. Très vite, ils sont très étonnés de voir que les villageois disparaissent tous les après-midis. Intrigués, les anges vont frapper à la porte de l’église afin de demander des explications au curé. Mais, au lieu de le trouver occupé à la prière, ils le trouvent au jardin profondément endormi juste après le déjeuner !

Alors, ils le réveillent et il explique en baillant que le soleil brille en abondance dans cette région et qu’il faut bien s’en protéger. Et, de préférence à l’ombre, bien installé sous un platane ou un olivier !

Ainsi, les anges comprennent alors pourquoi les champs et les cultures sont laissés à l’abandon. Ils s’en vont conter leur aventure à Dieu qui décide de créer une nouvelle espèce d’insectes destinée à réveiller les provençaux !

C’est pourquoi, lorsque le soleil se montre trop ardent, les cigales se cachent dans les pins ou les platanes et nous offrent une symphonie de cymbales. Cependant, on peut dire que l’objectif premier n’est pas atteint car au lieu de nous réveiller, elles nous bercent pendant les siestes estivales !!

Vous voulez une explication plus scientifique ?

Il faut savoir que chez les cigales, ce sont exclusivement les mâles qui chantent. En effet, ils peuvent chanter pour signaler la présence d’un prédateur ou pour repousser un autre mâle. Mais ce que nous connaissons sous le nom de chant des cigales correspond plutôt à un appel nuptial. En effet, en été, les mâles chantent pour attirer les femelles.

Ce son caractéristique qui enchante vos vacances en Provence n’est pas produit par la bouche des cigales. Ce sont des membranes – appelées les cymbales – qui sont situées à la naissance des ailes. Des muscles permettent de la faire « claquer » jusqu’à 900 fois par seconde !

Ainsi, les cigales n’auront plus de secret pour vous !

L’empereur et le petit porteur d’eau

La légende parle d’une ravissante reine d’Arles qui ne compte plus ses prétendants. Ils sont tous éblouis par tant de charme et rivalisent d’imagination pour attirer son attention. Mais aucun ne trouve grâce à ses yeux.

Un jour, un empereur romain en visite dans la cité arlésienne croise son regard et tombe immédiatement amoureux. Il dépose à ses pieds des bijoux étincelants, des présents somptueux d’Asie et d’Orient. Mais ses efforts restent vains puisque la reine reste insensible aux tentatives de séduction de l’empereur.

Cependant, consciente de son pouvoir, elle va mettre l’illustre soupirant à l’épreuve. Elle l’invite dans son palais et lui dit : « Je t’épouserai si, par-dessus les collines et à travers les champs d’oliviers, tu détournes l’eau pure et fraîche de la Durance jusqu’à ma cité… ». 

Il démarre les travaux dans l’instant, et une année plus tard, l’eau escalade les collines, se faufile à travers les Alpilles et arrive jusqu’en Arles. L’empereur se présente fièrement devant la reine : « Ma chère, voilà votre souhait exaucé. Mon ouvrage est terminé, nous pouvons enfin nous marier ! ».

« Merci grand empereur, mais j’ai trop attendu, et pendant tout ce temps, un petit porteur d’eau venait m’apporter chaque matin une eau pure et délicieuse. Il a conquis mon cœur et j’ai décidé de l’épouser ! »

Des fées et des dragons made in Provence !

Dans le folklore traditionnel provençal, le Rhône abrite des monstres amphibiens qui font trembler les populations des alentours. Comme le Drac de Beaucaire, qui entraînait les jeunes gens au fond de l’eau trouble, ou la Tarasque de Tarascon, un monstre écaillé à six pattes apprivoisé par Sainte-Marthe.

Cette même sainte qui accosta sur les rives de la Camargue sauvage accompagnée de Marie-Jacobé, Sara et Marie-Madeleine, les saintes chassées de Palestine. Chacune suivit son chemin d’évangélisation à l’image de Marie-Madeleine. On raconte que ses larmes alimentaient l’Huveaune, rivière qui prend sa source dans le massif de la Sainte-Baume, refuge de la sainte.

Quant aux lacs turquoise des gorges du Verdon et leurs eaux placides, ils sont eux aussi au centre des légendes liées à la présence de fermes templières et de trésors jamais découverts.

Et du côté de Fontaine-de-Vaucluse, une source mystérieuse continue d’intriguer… Même si elle est débarrassée du Coulobre, ce dragon amphibien vaincu par Saint- Véran tout comme Saint-Hermentaire qui triompha du dragon de Draguignan, aujourd’hui symbole de la ville varoise.

Dans le Var aussi, des légendes existent sur des fées et des dragons. Ainsi, le blason de la ville de Draguignan représente un dragon d’argent ailé sur fond rouge sang. Cette créature légendaire fait partie d’un bestiaire fantastique provençal déjà bien fourni.

Voici la légende qui concerne Draguignan : on raconte qu’un dragon vivait caché dans les marécages autour des gorges de la Nartuby. Les habitants tremblaient quand ils l’entendaient gronder au loin. Un jour, après une forte inondation, le dragon alla se réfugier dans un sanctuaire où terrorisa des pèlerins. Saint-Hermentaire en fût informé et décida d’aller combattre seul cette créature.

Aidé par des forces divines, il parvint à vaincre le dragon, l’attacha à un rocher avec sa ceinture et le laissa dépérir. Draguignan est éternellement liée à cette histoire puisqu’on retrouve une rue, une chapelle et un domaine du dragon.

La région compte aussi un dolmen impressionnant*, installé dit-on par une fée !

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*La pierre de la fée est visible à Draguignan, avenue de Montferrat.